Sebastian était assis dans le fond de sa cage sans bouger. D’un œil distrait, il observait les passants, peu intéressé. Certains s’attardaient sur lui et montraient un intérêt qui semblait vite passer, d’autres lui jetaient un regard de dégoût comme s’il n’était qu’un déchet. Il s’en fichait un peu, et même complètement en fait. Être à vendre indéfiniment ou avoir un nouveau maître, peu lui importait à vrai dire.
Autour de lui, hommes comme femmes, certains étaient morts de peur, pleuraient ou hurlaient vouloir partir, c’était triste à voir. D’autres, plus idiots, essayaient de fuir ou se rebeller et se faisaient corriger. D’autres pires encore faisaient les beaux ou révélaient leurs atouts pour vite trouver un maître et partir de cet endroit. Sebastian, lui, était la tache dans le décor à garder son calme et rester tranquillement assis. Lui n’avait jamais connu la liberté, alors il ne pouvait pas vraiment avoir peur et ne voulait donc pas non plus à tout prix partir.
Touchant la première de ses boucles d’oreilles, il se dit que de toute façon, il ne pouvait pas tomber sur pire que son tout premier maître. Il passa ensuite doucement un doigt sur son œil gauche et soupira. Il enleva légèrement un de ses gants, juste assez pour apercevoir un bout de sa main brûlée. En effet, il ne pouvait pas tomber sur pire. Il fallait être vraiment cruel et tordu pour faire tout ça à un enfant. Il remit correctement son gant avant de laisser passer un autre petit soupir, d’ennui cette fois.
Il se demandait combien de temps il devrait attendre cette fois. Une semaine? Un mois? Un an? Le plus longtemps que ça avait pris jusqu’à maintenant, c’était avant d’avoir son dernier maître, il avait dû attendre dix-sept mois. Et ça en faisait treize maintenant. Qui sait, peut-être attendrait-il pour toujours, après tout, le marchand s’évertuait à dire à tous les acheteurs potentiels qu’il était muet, ce qui était un mensonge. On lui avait appris à garder le silence mis à part si on lui disait le contraire et de n’obéir qu’à son maître. Le marchand n’était pas son maître, alors il gardait le silence. De toute façon, l’homme n’avait pas l’air d’être une lumière alors il ne voulait pas non plus converser avec lui.
Il commençait à somnoler un peu, il trouvait particulièrement ennuyant de ne rien faire à longueur de journée. Il était tellement habitué d’avoir énormément de choses à faire et devoir les faire rapidement et efficacement en un temps record pour ne pas être punis que regardé les alentours et ne rien faire d’autre que manger et dormir dans une cage affreusement sale l’embêtait. De plus, la sienne était tellement petite qu’il ne pouvait pratiquement pas bouger dedans et ne pouvait pas se mettre complètement debout dedans. Il parvenait quand même à faire un peu d’exercice histoire de ne pas perdre de tonus musculaire, mais rester dans un tel environnement avait rendu engourdi son corps entier…
Dim 31 Juil - 23:49